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journal de création

6 janvier 2018

La fille aux yeux trop verts

La fille aux yeux trop verts

 

Une fille aux grands yeux verts

Vient à passer par là

Elle s'arrête un peu

Elle soupire beaucoup

 

Ses yeux sont trop verts

Ses yeux sont trop grands

Les larmes n'y tiennent plus

Il faudrait mieux l'écouter

 

Ses chagrins de cristal et de parfums perdus

Rien de grave

Rien de terrible

La vie quoi

 

A grands pas

Elle s'en va

Je reste là

Le vert trop vert de sa tristesse

Aussi

 

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3 mai 2017

Miss S. Bande originale & extrait

Jean s'approcha de deux petites scènes, reliées par un podium comme ceux des défilés de mode. Des musiciens s'y livraient une bataille d’improvisation bon enfant. Un violoncelliste tenait son instrument comme une guitare, et, riant aux éclats, jouait un solo de Jimmy Page dans un morceau de Led Zeppelin, peut-être Since I've Been Loving You ; les autres, tous guitaristes, faisaient la tourne en le regardant, ébahis. Les deux scènes étaient un musée vivant de la chemise moulante, de la barbe drue et des cheveux brillantés.
Jean reconnait l'endroit. C'est sur cette place qu'il a embrassé Sarah pour la première fois. Ils ont passé la journée à se chercher en studio. L'ambiance est lourde, collante. On ne peut pas mettre la climatisation – les micros enregistrent son siffle-ment. Son chemisier colle à ses seins et à son ventre. Jean fixe les dessins noirs de son soutien-gorge alors qu'il égrène des arpèges. Elle lève les yeux de son clavier, passant la langue sur sa lèvre supérieure pour recueillir une goutte de sueur. Elle fait la grimace et lui sourit. À cet instant, il sait qu'il l'embrassera dès qu'ils seront seuls.

29 avril 2017

Miss S. (Roman - extrait)

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Sur une longue terrasse en surplomb des deux scènes, un jeune homme, barbe noire et manches retroussées sur des biceps impressionnants, lança une rythmique funky, super-posant des pistes enregistrées sur son ordinateur, dont la pomme croquée brillait sur la table de mixage. Derrière les grandes fenêtres ouvertes, des moulures complexes dessinaient une pièce vaste et haute de plafond. Un autre barbu sortit de l'ombre en soufflant dans une cornemuse. Le premier barbu leva un bras au-dessus de la tête et lança une piste de basse, entêtante.
Jean commença à danser, lentement comme tous ceux qui bougeaient autour de lui, tête baissée, tenant son verre d'une main, enroulant son autre bras comme une vis sans fin de laquelle il tournait. Il entendit une guitare puissante, d'abord le bruit des cordes assourdies qui faisaient le rythme et la pédale wah-wah qui ouvrait le son, puis le riff qui enflait et couvrait tout. Juste cinq notes répétées. Cinq notes dures et définitives. Il leva les yeux vers le balcon, cherchant le guitariste et sa Gibson. Il lui fallut un moment pour comprendre que cette guitare ne jouait que dans sa tête.
28 avril 2017

Miss S. (roman à paraître) Extrait 2

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Clemente amena Jean au deuxième étage. Cette petite terrasse était un point culminant de la ville. La grande villa brune était en contrebas. Ses tours crénelées ne montaient pas si haut. Les toits de tuiles des mille et une maisonnettes de Porto étaient à leurs pieds. Dans le lointain, quelques tours d'habitation. Et le ciel. Et les nuages. Et la nuit qui perdait doucement la partie, avec ses pions émaillés. Une seule fresque à cet étage, derrière la porte éventrée aux carreaux de verre dépoli en losanges multicolores : le portrait couleur de terre d'un Janus qui était comme un masque africain, avec un grand nez partageant le visage en deux, deux yeux exprimant la surprise, deux autres exprimant la tristesse. Une fois encore, Jean eut du mal à croire que tout ce qu'il avait sous les yeux avait pu être réalisé avec des bombes de peinture. Le geste était si sûr, avec des effets d'estompes flous et précis à la fois.

27 avril 2017

Miss S. (roman à paraître) Extrait

Miss S. (extrait)

Jean et Clemente étaient silencieux comme dans une chapelle. Ils entrèrent dans une pièce perpendiculaire à la précédente, qui en avait les mêmes proportions. Un homme à la peau mat – Mexicain, sans doute – tentait de déchirer avec les dents un flux de triangles verts qui traversait sa tête énorme, entrant par une oreille pour sortir par l'autre. Le portrait était très réaliste et un cercle rouge, tracé à la bombe, lui faisait un monocle dégoulinant. Dans le coin le plus éloigné, un portait de femme levant les yeux au ciel. Comme pour le couple au-dessus de l'escalier, les traits du visage et les cheveux avaient été obtenus en griffant le gris de l'enduit pour révéler l'ocre des briques. Au sol, les gravats. Ce dessin si subtil était né du mur brut. En face, un dernier visage fait de collages de papiers noirs et de trainées de peinture huileuse était comme un masque Maya ou celui d'un robot.

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28 avril 2015

Le jour de la visite à Matisse

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25 avril 2015

Le jour de la nouvelle

Juste pour voir si c'est encore là, une nouvelle...

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La_crois_e_des_chemins_2015

24 avril 2015

Le jour du poisson

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@ Brett St Clair et Dany Wilde

24 avril 2015

Le jour du néon (haïku)

Sous les néons
Les mêmes plaisanteries chaque jour -
La serveuse s'ennuie

 

Un haïku par jour / thème du 18 février 2015 : "néon"

@ haïku, création littéraire, poème court, poésie courte, haiku

24 avril 2015

Le jour du saignement de nez (haïku)

 

Son nez heurte son genou -
Le sang dans la neige
écrit déjà une autre histoire

 

@ Un haïku par jour / thème du 17 février 2015 : "saignement de nez"

@ haïku, création littéraire, poème court, poésie courte, haiku

 

 

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